
Le Directeur général du Fonds National des Réparations des Victimes de violence sexuelles liées aux conflits et des victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité (FONAREV), Patrick Fata Mapungu et le Coordonnateur résident du système des Nations Unies, Bruno Lemarquis, ont signé un contrat de partenariat le jeudi 3 avril dernier à Kinshasa, en présence de la Première Ministre. Selon Patrick Fata, les conflits en cours dans l’Est de la République Démocratique du Congo, notamment au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, touchent en particulier les femmes, les enfants et les personnes les plus vulnérables.
L’homme a indiqué que c’est dans ce contexte de crise, où les besoins humanitaires et les atteintes à l’égard des victimes n’ont jamais été aussi pressants, que FONAREV et les agences onusiennes vont mutualiser leurs expertises, conjuguer leurs efforts et agir de manière concertée sur le terrain. » Le programme que nous lançons aujourd’hui apportera une assistance concrète et multisectorielle aux victimes des violences sexuelles et des crimes graves commis dans les zones affectées par le conflit « , a souligné le Directeur général du FONAREV. Il a également affirmé que ce partenariat n’est pas seulement un acte institutionnel, mais une promesse faite aux victimes. Une réaffirmation d’un devoir collectif de justice, de réparation et de solidarité.
Pour sa part, Bruno Lemarquis, a révélé que le Bureau conjoint des Nations Unies pour les Droits de l’Homme (BCNUDH), le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), l’ONU Femmes et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) sont les cinq agences du système des Nations Unies impliquées dans ce partenariat stratégique. Dans les situations des conflits, a-t-il ajouté, ce sont les femmes et les filles qui payent le lourd tribut, confrontées au viol, aux abus sexuels et d’autres formes de violence. » Entre janvier et février 2025, nous avons répertorié plus de 1 050 cas des violences sexuelles, dont près de 40% impliquant les enfants « , a expliqué le Coordonnateur résident du système des Nations Unies.
À l’en croire, ce partenariat entre FONAREV et le système des Nations Unies marque une étape cruciale de leur engagement commun pour le respect des droits, le développement durable et la réduction des inégalités en RDC. » Les activités que ce partenariat propose s’alignent tant sur le mandat du FONAREV, comme décrit dans le cadre de coopération du système des Nations Unies pour les prochaines les cinq prochaines années, notamment sur la gouvernance efficace, l’état de droit, la protection des populations et l’accès aux services sociaux de base « , a déclaré Lemarquis.
Ce partenariat stratégique, a-t-il poursuivi, comportera plusieurs volets, tels que l’accès à la justice, la protection des victimes et des témoins des crimes graves, ainsi que la facilitation, la prise en charge et de la sécurité de ces derniers tout au long du processus judiciaire. Il établira également un programme de réparation offrant une assistance d’urgence garantissant un soutien immédiat aux victimes, ainsi que la création d’une base des données recensant les crimes graves, dont le recrutement d’enfants dans les groupes armés.
Par la même occasion, une survivante de violences sexuelles a relaté son témoignage. » J’étais enlevée et violée par plusieurs hommes armés en juin 2009, avant de perdre son mari en janvier 2025 lors de l’invasion des rebelles du M23 à Goma. Ayant bénéficié de l’accompagnement des organisations locales, j’ai développé la résilience et j’aide d’autres survivantes de quitter l’état de victimisation afin de contribuer au développement et à la gestion du pays, mais aussi à la recherche d’une paix durable « , a-t-elle détaillé.